Le coin du débutant
La collecte
Comment commencer une collection de coquillages ?
Tout d'abord, le débutant doit savoir qu’un coquillage, pour entrer dans une collection, doit être ramassé vivant, et qu’une coquille roulée par les vagues, cassée, percée par un prédateur ou bien ayant une valve manquante, n’a aucune valeur de collection. Il lui faudra éviter de se spécialiser dans une famille, afin de connaître l’ensemble des coquillages, d’apprendre qu’il existe une classification (que nous verrons plus loin), et de comprendre qu’un coquillage peut avoir des formes et des couleurs très diversifiées. Ensuite seulement, il pourra se spécialiser dans une ou plusieurs familles.
Deux "familles" (en terme scientifique, on parlera de "classe") sont principalement collectionnées :
Où se procurer les coquillages ?
1) En se promenant sur la plage, et en observant les flaques laissées par la marée dans la zone intertidale*, les rochers, les crevasses, les algues ; auprès des pêcheurs, etc...
2) En nageant avec un équipement minimum (palmes, masque, tuba), et, suivant les capacités de chacun à plonger, on peut trouver des coquillages en cherchant sous les pierres, sur les rochers immergés et sur les algues. Avec un peu d'expérience, on pourra remarquer les traces laissées pas des coquillages sur les fonds sablonneux et également apprendre à connaître les endroits propices à certaines espèces. Il faut savoir que les côtes accidentées, rocheuses et coralliennes sont favorables à la récolte, et que de nuit, celle-ci est plus fructueuse.
3) En achetant des coquilles chez des spécialistes.
4) L'échange avec d'autres collectionneurs est un moyen sympathique de compléter sa collection.
5) Une autre manière de récolter des coquilles (pour ceux qui plongent) est de faire la « tournée » des trous de poulpes (pieuvres). En effet, les poulpes se nourrissent de coquillages par succion et rejettent auprès de leur abris les coquilles vides parfaitement nettoyées. Cela permet au collectionneur de « faire son marché » quotidiennement, sans efforts inutiles. Le poulpe, étant sédentaire pendant quelques jours, et à condition de ne pas trop le déranger, est un allié précieux dans la moisson des coquilles, réservant quelquefois d'agréables surprises en ramenant vers son trou des coquillages difficilement accessibles à des plongeurs moyens en apnée (-c.à.d. sans bouteille).
6) Enfin, chaque collectionneur peut faire jouer son ingéniosité pour récolter des coquillages en fonction des espèces, tout en respectant l'environnement sous-marin.
Dans tous les cas, en effet, le collectionneur se doit de respecter cet environnement. Une pierre déplacée, des algues arrachées (refuge de nombreuses espèces), peuvent provoquer des morts inutiles.
De même, le collectionneur doit se limiter dans sa capture de coquillages, et laisser ceux qui ne pourront entrer dans sa collection. Il est préférable de ramasser deux spécimens impeccables d'une espèce donnée, plutôt qu'une dizaine qui présenteraient des défauts majeurs (cassures, cicatrices, concrétions calcaires importantes), ou des individus juvéniles destinés à perpétuer espèce.
Quel matériel ?
Sont utiles, sinon nécessaires : un seau en toile, une petite bêche pour fouiller le sable ou la vase, un tamis, un bon couteau inoxydable, une petite pince à bec fin, un petit pinceau, une bonne loupe, des sachets en matière plastique, des tubes en verre, une cuvette, une boite en matière plastique ou bocal à conserve, du coton, un bloc-notes.
Un masque, un tuba, une paire de palmes - sans oublier un couteau de plongée - constituent un minimum pour plonger.
Derniers conseils avant de se jeter à l'eau !
Enfin, ne pas oublier les règles élémentaires de sécurité, surtout sous les tropiques où les piqûres d'animaux peuvent être dangereuses, notamment celles de certains coquillages (cônes). Donc ne jamais marcher pieds-nus sur les récifs et porter des gants est tout-à-fait nécessaire.
Nota : Certaines espèces (marines, d'eau douce et terrestres) sont protégées sur l'ensemble du Territoire français. Leurs capture, vivantes ou mortes, est interdite par le Ministère de l'Environnement. Voir à ce sujet l'article de J.P. Sidois (Xenophora numéro 67 - juillet septembre 1994 page 3).